- hécatombe
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• v. 1500; gr. hekatombê « (sacrifice) de cent (hekaton) bœufs (bous) »1 ♦ Antiq. Sacrifice de cent bœufs, et par ext. d'un grand nombre d'animaux. ⇒ immolation, sacrifice.2 ♦ (1667) Cour. Massacre d'un grand nombre de personnes. ⇒ boucherie, carnage, tuerie. Les hécatombes des guerres. — Mort de nombreuses personnes. Hécatombe sur les routes ce week-end.♢ Fig. Quatre-vingts pour cent de recalés à cet examen, quelle hécatombe !Synonymes :- carnage- massacrehécatomben. f.d1./d ANTIQ Immolation d'un grand nombre d'animaux.d2./d Cour. Massacre, tuerie d'êtres humains.|| Fig. Nombre important d'échecs. Seulement dix pour cent de reçus au concours, quelle hécatombe!⇒HÉCATOMBE, subst. fém.A. — ANTIQ. Sacrifice de cent bœufs; p. ext. sacrifice d'un grand nombre d'animaux. Cependant on immole une hécatombe immense; Le taureau, l'animal qu'on engraisse de glands, Ensemble sont livrés aux bûchers dévorants (DELILLE, Enéide, 1804, VI, p. 141) :• 1. ... quand des dieux de sang vouloient en sacrificesDes troupeaux innocents les sanglantes prémices,Dans leurs temples cruels,De cent taureaux choisis on formoit l'hécatombe,Et l'agneau sans souillure, ou la blanche colombeEngraissoient leurs autels.LAMART., Médit., 1820, p. 95.B. — P. anal.1. Massacre d'un grand nombre de personnes ou d'animaux. Synon. carnage, tuerie. Hécatombe de gibier. L'histoire tout entière en témoigne. Des hécatombes inouïes, précédées des pires supplices, ont été ordonnées avec un parfait sang-froid (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 297) :• 2. Nous avons connu par ouï-dire les désastres de Lyon, les horreurs de la Vendée, et les hécatombes humaines du grand prêtre de la raison, et les massacres calculés de ce génie qui inventa la grande guerre et la haute police...COURIER, Pamphlets, Pétition aux deux Chambres, 1816, p. 8.— En partic. Mort d'un grand nombre de personnes par accident de la route. Hécatombe des week-ends. Il semble que l'euphorie alcoolique soit l'une des principales causes de l'hécatombe routière (Elle, 4 août 1969, p. 53, col. 1).2. P. ext., littér. Destruction d'une grande quantité de choses :• 3. « Sido » répugnait à toute hécatombe de fleurs. Elle qui ne savait que donner, je l'ai pourtant vue refuser les fleurs qu'on venait parfois quêter pour parer un corbillard ou une tombe.COLETTE, Sido, 1929, p. 44.C. — Au fig., fam. Échec d'un grand nombre de concurrents à un examen ou lors d'une compétition. Il y a une hécatombe entre la sixième et la première. Ces lycéens qui doivent abandonner en cours de route voudront plus tard recommencer à apprendre (CACÉRÈS, Hist. éduc. pop., 1964, p. 171).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1513 hecatombe (J. LEMAIRE DE BELGES, Epistre du Roy, éd. J. Stecher, t. 3, p. 85). Empr. au lat. hecatombe, gr.
« sacrifice de cent animaux, généralement des bœufs », composé de
« cent » et
« bœuf ». Fréq. abs. littér. : 101.
hécatombe [ekatɔ̃b] n. f.ÉTYM. Déb. XVIe (1513); du grec hekatombê « (sacrifice) de cent (hekaton) bœufs (bous) ». En grec, hekatombê s'écartait déjà de son sens étymologique, puisqu'on l'employait à propos de 12 bœufs (Iliade, VI, 93, 115), de 50 béliers (XXIII, 146).❖1 (Av. 1525). Antiq. Sacrifice d'un grand nombre d'animaux. ⇒ Immolation, sacrifice. || Offrir une hécatombe pour l'expiation (cit. 1) d'une faute.1 Et (les Grecs) se purifiaient tous, et ils jetaient leurs souillures dans la mer, et ils sacrifiaient à Apollon des hécatombes choisies de taureaux et de chèvres, le long du rivage de la mer inféconde.Leconte de Lisle, Trad. Homère, l'Iliade, p. 10.♦ Fig. et poét. Sacrifice humain à une divinité ou à une chose divinisée.2 J'ai fait à ton amour, au péril de la tombe,Des Héros de ma race un(e) funeste hécatombe (…)Cyrano de Bergerac, Mort d'Agrippine, I, 4.3 (La Nature parle) :On me dit une mère et je suis une tombe.Mon hiver prend vos morts comme son hécatombe,Mon printemps ne sent pas vos adorations.A. de Vigny, la Maison du berger, III.2 (1667, Corneille). Cour. Massacre d'un grand nombre de personnes. ⇒ Boucherie, carnage, tuerie. || Les hécatombes des batailles napoléoniennes. || Les hécatombes dues à la guerre. — Fig. || Quatre-vingts pour cent de recalés à cet examen, quelle hécatombe !4 (…) la santé de Pollion ? vous savez si je m'y intéresse. Il y a peu d'hommes comme lui. Je ferais une hécatombe de sots pour sauver un rhumatisme à un homme aimable.Voltaire, Lettre à Thiriot, 402, 21 oct. 1736.5 (…) ils firent voir l'horreur de la guerre, et appelèrent boucherie les hécatombes.A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, I, II.6 Mais Norma, l'implacable Norma, lui répond que, pour qu'elle soit satisfaite, il lui faut, non pas une seule victime, mais une hécatombe; que les Romains seront massacrés par centaines.Th. Gautier, Souvenirs de théâtre…, Norma.6.1 (…) ils (les Verdurin) avaient un salon politique où on discutait chaque soir de la situation, non seulement des armées, mais des flottes. Ils pensaient en effet à ces hécatombes de régiments anéantis, de passagers engloutis (…)M. Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 772.7 Le dernier acte (du « Roi Lear ») s'achève sur une morne hécatombe où bons et méchants sont confondus dans la mort.Gide, Journal 1942-1949, 2 déc. 1946.♦ (xxe). Le fait de tuer de nombreux animaux.8 L'époque et la région étaient encore frugales, infractions consenties aux grandes noces, aux baptêmes et aux repas de premières communions, aux hécatombes de petit gibier.Colette, Belles saisons, p. 247.
Encyclopédie Universelle. 2012.